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Bonjour !

Cette page est destinée à instaurer un dialogue entre nous.

Juste quelques petits textes retraçant mon cheminement, illustrant la manière dont je conçois mes soins....

Quelques pensées pour mieux se connaitre.

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Ce que me rappelle mon Corps quand le Handicap se rappelle à moi…

Ce temps de repos que mon corps réclame à renfort de douleur et de fatigue…

Ce temps n’est pas du temps gâché ou inutile…

J’apprends à accepter que le repos est sain, productif et sacré…

J’apprends que le repos et l’activité s’équilibrent et se nourrissent l’un et l’autre.

 

Le repos, c’est la Guérison.

Le repos, c’est du temps que JE m’accorde pour tout ce qui me semble bon, et qui me fait grandir.

C’est un temps dans lequel Cœur et Esprit prennent toute leur place.

C’est un temps dans lequel le Spirituel prend le pas sur la Matière pour honorer le Divin en Moi…

J’ai été si longtemps dans le « trop »…

Et trop d’activités m’ont éloignée de mon Essence.

 

Ce temps de repos m’oblige au Silence, écho de ce silence qui se fait en moi lorsque la douleur s’éloigne.

Ce temps, comme une page blanche, m’emmène vers une liberté qui me fait peur, comme un grand vide…

Et il se trouve que j’ai la phobie du vide !

 

Mon corps me lâche

« Il n’y a qu’un seul monde, le monde qui se presse contre nous à cette minute même. Il n’y a qu’une seule minute pour être en vie, cette minute ici et maintenant. La seule manière de vivre est d’accepter chaque minute comme un miracle qui ne se répétera plus. »

Auteur inconnu

 

Mon corps me lâche.

Je lui ai tant demandé. Aller toujours plus loin, ne pas écouter la douleur, ne pas entendre la fatigue.

Aujourd’hui, rébellion !

Mon corps me lâche.

Tout mon être proteste. Parfois je pleure. Parfois je ne suis que colère contre cette injustice.

Mon corps me lâche.

J’oscille entre un passé dans lequel mon corps de sportive se sent beau et fort ; et un futur dans lequel je ne conçois pas être dépendante.

Je refuse la douleur. Je refuse d’accepter le périmètre de mes activités qui se rétrécit peu à peu.

Une lutte entre l’avant et l’après.

Je m’épuise entre ces deux mondes. Celui qui n’est plus, et celui qui n’existe pas encore.

J’oublie la seule vérité. La vie c’est maintenant !

Une petite voix se fait entendre : « respire »

Doucement je commence à me poser. J’inspire, j’expire.

Le tumulte de mon mental s’apaise. Je mets de la distance entre la douleur du corps et la souffrance du mental.

J’inspire, j’expire.

Mon souffle est là, bien présent pour me rappeler que la vie...c’est maintenant !

Annonce...(s)...

L’annonce…

Ou plutôt les annonces…

Parce que toute notre vie, nous allons connaître ces instants où la terre se dérobe sous nos pieds, et où notre cerveau se met en arrêt sur image.

Et tout notre corps enregistre ce moment précis. Tous nos sens sont exacerbés, les émotions nous chahutent.

 

L’annonce…

 

La maladie.

Je revois le soir où tu rentres de la consultation chez le médecin.

« J’ai un cancer. Tu crois que je vais mourir ? »

Le moment intense de sidération, puis le cerveau qui accélère.

C’est que le cancer, c’est mon quotidien. Je travaille en Hospitalisation à Domicile. J’ai une idée bien précise du vécu des patients et des familles.

« Le cancer, ça ne se soigne pas comme une mauvaise grippe ! »

 

L’annonce.

 

Le médecin du travail qui signe le certificat d’inaptitude.

Il explique d’un ton distant qu’au vu de l’état de mes articulations, les soins à domicile, c’est terminé.

« -  Non, mais non. Docteur, ça ne va pas être possible !

- Je ne vous donne pas le choix.

- Mais le domicile, c’est toute ma vie ! Je vais faire quoi, de ma vie ? »

Et je m’écroule en pleurs, suppliant le médecin de revenir sur sa décision.

 

Quelle que soit l’annonce, elle tourne, et tourne encore dans notre tête.

Réécrire l’histoire. Ce n’est pas vrai.

C’est un mauvais rêve. Je vais me réveiller.

 

Mais non.

Pas de réveil possible. La réalité se fait présente. Il faut faire face.

Et prendre du temps, encore et toujours.

Réentendre l ‘annonce, encore, et encore.

Prendre les premières décisions malgré un cerveau en mode « marmelade ».

Prendre le temps...jusqu’à l’apaisement...qui devient acceptation.

 

S’apaiser pour rendre la vie supportable.

Puis accepter pour vivre différemment.

Prendre conscience de son corps

 

Le corps...ce grand oublié dans les moments de souffrance.Et pourtant, il nous héberge, jour après jour.

Renouer avec lui est vital pour rester dans le concret.

 

Suivre un rite peut être important dans la traversée d’un deuil.

Un rituel est un cadre sécurisant qui permet, en le répétant encore et encore, d’aménager un temps dédié à son travail de deuil.

 

Sans se poser de questions, c’est un moment de liberté pour nos émotions, un moment où il est possible de se relier à celui ou celle qui nous manque.

Ce moment a un début...et une fin.

C’est un moment dans lequel nous nous consacrons pleinement pour mieux en sortir et poursuivre nos activités.

 

Allumer une bougie, contempler une photo, lire un ouvrage, préparer une recette, faire une ballade, écouter une musique….les possibilités sont multiples et laissées à notre besoin du moment.

 

« Soigner ses blessures, car la douleur est un remède à la douleur. »

Proverbe latin.

Deuil...Émotions...

Se déposer sur le rocher du présent. Laisser exploser sa colère : pourquoi tant d’injustice ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ?

Accueillir sa tristesse. Lui donner de la place. L’accepter. En prendre soin.

Laisser infuser ce qui bouge en soi.

 

Les émotions affluent comme des vagues. Il y a avis de tempête sur mon cœur.

Confusion et chaos sont mes maîtres.

 

Le rocher du présent est submergé, et pourtant, il reste là, ancré, face au tsunami des émotions.

Le rocher du présent sait que le temps est son allié.

 

Et cependant, au fond de moi, j’aimerai comprendre pourquoi le temps s’arrête pour moi , alors que l’horloge continue à tourner pour le reste du monde, qui vit sans même s’apercevoir que je suis au bord du précipice.

 

Accepter. Cesser la lutte.

Parce que dans ce temps de tempête se construit lentement le chemin vers le ciel serein.

Ce ciel et cette lumière dans lesquels je vais pouvoir puiser ma force.

 

Dans la tempête, je découvre l’étendue de mes ressources, cette étincelle de vie qui me dit que de ma souffrance naîtra la personne que je souhaite devenir.

 

Le choix m’appartient. Serais-je dévastée, aigrie pour le reste de mes jours ?

Ou vais-je laisser germer la graine de la personne lumineuse et sereine prête à partager sa résilience...

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